Botrus al-Antâkiyyah al-Munqidhi abû Hamir

Botrus porte un nom (ism) très rare, appelation franque (Petrus) déformée car il n’est pas originaire des territoires musulmans. C’est un antiochène (comme sa nisba le dit : al-Antākiyyah) chrétien capturé adolescent, qui s’est converti pour ne pas finir esclave. Il a été rattaché à la maison des anciens seigneurs de Shayzar (de la famille de Usamah ibn Munqidh), où il était domestique s’occupant des animaux de bât, d’où son sa nisba (al-Munqidhi) qui le désigne comme affranchi par cette famille. Il ne possède pas de nasab (qui détaille la lignée) car sa capture empêche de retracer son ascendance. Par dérision, on lui a attribué une kunya (abû Hamir) en rapport avec son travail au sein de la maisonnée (père des ânes) mais cela peut également être prononcé différement et voudrait alors dire « qui devient rouge » en raison de sa couleur de peau claire.
Ses capacités lui ont permis de devenir un soldat en plus de ses tâches de serviteur, opportunité pour lui de montrer sa valeur et de s’enrichir. Bien évidemment il ne combat pas à cheval, ce n’est qu’un modeste auxiliaire piéton, fantassin très léger.
Je tiens à remercier le Dr David Nicolle pour ses précieux conseils et son aide dans le processus de recherche préalable à la recréation des matériels.

Articles

Qabâ al-turkiyya en lin brodé


Ce type de vêtement est originaire de l’Est du Moyen Orient, il n’est pas originaire de Syrie. Ses manches assez ajustées sont d’ailleurs révélatrices de cette influence orientale (figures 1,2 et 3). Les sources iconographiques montrent bien la différence de diamètre au niveau des poignets par rapport aux manches des autres vêtements, plus typiquement arabes (figures 2 et 3). Le patron utilisé ne repose pas sur une source précise, il a été déduit visuellement des sources (...)

Bouclier de fantassin Januwiyah


Le bouclier utilisé par abu Hamir n’est pas sa propriété, il lui est donné lors des expéditions militaires, et il est stocké dans un arsenal le reste du temps. Il s’agit d’un type de protection dont il est possible qu’il soit diffusé aussi en Italie, avec une influence dont il est difficile de déterminer le sens de diffusion. La forme est celle d’un écu normand, sauf que la base en est coupée, pour en faciliter la pose sur le sol lors des opérations de (...)

Le bonnet d’abu Hamir (ma’raqa ?)


Abu Hamir porte un turban, mais il n’est généralement pas mis directement sur la tête, un couvre-chef venant en premier. Je ne suis pas certain de l’appellation ma’raqa, qui semble désigner un petit bonnet de ce type, dont la forme est mal déterminée [1]. Le modèle qui m’a servi vient de la p. 273, N°172 du catalogue : Tissus d’Egypte, témoins du monde arabe du VIIIe au XVe siècle, Genève & Paris, 1993. Il y est indiqué que la destination du fragment (...)

Ceinture en laine


La ceinture est un modèle en tricot, qui se base pour l’essentiel sur un fragment retrouvé à Fustat (p. 266 catalogue n°165 dans Tissus d’Egypte, témoins du monde arabe du VIIIe au XVe siècle, Genève & Paris, 1993). Comme dans le catalogue son identification en tant que ceinture n’est pas certaine (en raison de son aspect parcellaire), je me suis également basé sur un dessin sur papier représentant un guerrier arabe, retrouvé à Fustat, daté du XIe/XIIe siècle. Il (...)